La jeune agence de recrutement Bruce a désormais un directeur commercial expérimenté. Philippe Calbel est venu dépoussiérer le monde de l’intérim. Sans plumeau mais avec la notion d’agilité en bandoulière.
Quelle est la spécificité du commerce dans le travail temporaire ?
J’ai travaillé dans différents secteurs : informatique, sécurité électronique et un peu dans les médias aussi. La grosse différence, c’est que le secteur du recrutement réunit deux clients à la fois : l’entreprise qui a des besoins et le talent qu’il faut servir. Cela nécessite un haut niveau d’expertise pour synchroniser les exigences. Il y a un équilibre à trouver dans ce « ménage à trois » si vous me permettez l’expression.
« Nos enjeux sont élevés sur les grands comptes »
Bruce disrupte ?
Fondé sur la technologie et l’usage d’algorithmes, notre concept ne s’oppose pas à l’intérim traditionnel mais offre une nouvelle alternative. L’intérim digital ne représente que 1% d’un marché évalué à 25 milliards d’euros par an. La part du digital va s’accroître dans les prochaines années. Un pure player comme Bruce apporte des bénéfices immédiats.
Donc vous évangélisez le marché ?
Effectivement, nous nous concentrons sur des secteurs comme l’hôtellerie-restauration, le retail-logistique, l’industrie tertiaire. Nous segmentons afin d’effectuer des approches personnalisées. Bien évidemment, nos enjeux sont élevés sur les grands comptes dont les budgets d’intérim peuvent dépasser plusieurs dizaines de millions d’euros. Bruce présente un triple avantage : réactivité, tranquillité opérationnelle et optimisation des coûts.
« Le commerce sera plus équitable »
Comment l’intérim a fait face au confinement ?
Les agences traditionnelles d’intérim ont dû fermer. Bruce est resté opérationnel. Nous, c’est du 24H/24, 7 jours sur 7. Sur notre plateforme, les clients comme les candidats sont autonomes. Il y a de la réactivité dès qu’une mission est postée. Nous avons géré des situations d’urgence notamment dans l’agroalimentaire ou la logistique. Notre modèle a prouvé son agilité en assurant les processus de recrutement et en sécurisant les talents grâce à la dématérialisation des contrats par exemple.
Pensez-vous que la crise sanitaire va modifier la manière de commercer ?
La crise nous incite à réfléchir différemment. Le confinement est une contrainte pour l’être humain mais nous avons fait appel à notre agilité. Pour demain, je ne suis pas loin de penser que le commerce sera plus équitable. J’encourage mes équipes sur la voie de la collaboration, plus que sur la vente pure. Ainsi, on engendre de la fidélité et de l’engagement. Il y a des entreprises derrière la vente mais surtout des humains qui se font confiance.
Propos recueillis par Adrien Ares