Olivier Mercoli est désormais directeur général délégué d’Azureva. Cet acteur historique du tourisme social entend conserver sa place au soleil grâce à quelques pistes de développement.
Comment définir le tourisme social ?
La vocation originelle du tourisme social c’était les vacances pour tous. En tant qu’émanation des PTT, Azureva permettait aux salariés les moins fortunés de partir en vacances. Il y a eu un changement de paradigme : chèques vacances, disparition du financement direct des entreprises, aides en stagnation voire en diminution et coût de la vie en hausse. Azureva conserve l’esprit du tourisme pour tous en pratiquant des tarifs mesurés en proposant du moyen de gamme dans nos clubs vacances, résidences hôtelières ou camping.
Quelle est votre feuille de route ?
J’ai trois missions principales. D’abord assurer la croissance de la société en optimisant nos ressources. Azureva possède 43 établissements sur 31 destinations. Notre particularité, c’est que nous sommes propriétaires de l’ensemble des bâtiments et terrains. C’est pourquoi nous devons poursuivre le plan de rénovation afin d’en optimiser l’exploitation. Enfin, il nous faut trouver des synergies avec d’autres acteurs du secteur pour diversifier nos offres et gagner en attractivité.
Avez-vous développé un axe B2B ?
Nous nous sommes ouverts à d’autres clientèles depuis plus de dix ans déjà. Historiquement, nous avons une clientèle de comité d’entreprise et de CSE. Actuellement, nous développons des canaux comme le tourisme d’affaires ou MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions/Events). Nous faisons feu de tout bois pour mieux remplir nos établissements qui ont des capacités importantes.
Comment séduisez-vous une nouvelle clientèle ?
Nous utilisons des méthodes traditionnelles : marketing et commercial classique. Le bouche à oreille fonctionne très bien aussi. Quand un séminaire est réussi, c’est potentiellement 500 personnes qui peuvent vous recommander ensuite. Nous adressons tout type de clientèle : cela va de l’association à des entreprises du CAC40. Autre piste de développement : la clientèle étrangère. Nous n’en accueillons quasiment pas aujourd’hui. C’est une anomalie. Il s’agit d’un relais de croissance relativement important.
A quelles évolutions faites-vous face ?
Notre clientèle est sensible à l’environnement sans pour autant être prête à sacrifier son confort. A notre grande surprise, la Méditerranée a été boudée cet été au profit de la côte Atlantique cependant il est difficile de savoir s’il s’agit d’un phénomène de fond. Enfin, nous rencontrons des difficultés de recrutement dans la restauration et le service. La réforme de l’assurance chômage a bouleversé et déstabilisé les acteurs du tourisme, notamment les saisonniers.
Propos recueillis par Adrien Ares