Back Market, c’est 700 salariés, une présence dans 18 pays et 1,5 millions de tonnes de CO2 évités en dix ans d’existence. Thomas Poulain est VP marketing dans cette société à mission, certifiée BCorp.
Pouvez-vous nous présenter Back Market ?
Back Market est une plateforme dédiée aux produits électroniques reconditionnés par des professionnels certifiés. Nous couvrons la plupart des catégories électroniques allant du smartphone au petit électroménager. Fort d’un réseau de 1.700 reconditionneurs, nous avons célébré notre dix-millionième client. Nous sommes une société commerciale qui a pour but de réduire l’impact environnemental de la tech.
Quels sont vos défis ?
Au niveau marketing, c’est un challenge de changer les habitudes de consommation. La société favorise et encourage l’achat de produits neufs. Notre marketing est responsable. Back Market va dans le sens de l’histoire en s’inscrivant dans la tendance d’une consommation plus réfléchie et axée sur l’économie circulaire. Le reconditionné est moins cher et meilleur pour la planète. Encore faut-il que le consommateur en soit conscient.
Cette prise de conscience, c’est une de vos missions ?
D’abord, c’est d’éduquer les consommateurs sur l’existence d’une alternative au neuf avec plus de garantie que sur la vente entre particuliers. Les produits reconditionnés vendus sur Back Market sont garantis avec une durée de vie étendue et un taux de panne proche des standards du neuf. Nous créons de la notoriété lors des grands moments symbolisant la culture ultra consumériste : lancement en fanfare d’un produit d’un grand groupe manufacturier, lors du Black Friday ou des soldes. Il faut trouver le juste milieu pour investir à la fois dans l’éducation et la conversion des consommateurs.
Quelles sont les spécificités du marketing chez Back Market ?
Je suis assez privilégié car je dois créer une catégorie de toute pièce. La plupart des marketeurs ou commerciaux ont des propositions de valeur existantes à retravailler ou polir pour développer la marque et les ventes. Ma problématique additionnelle, c’est que notre catégorie existe à peine sauf dans l’industrie automobile par exemple. Là, le challenge intellectuel est de faire grandir le gâteau tout en sécurisant notre part.
Vous êtes en synergie avec le commerce ?
Nous travaillons en symbiose avec les équipes commerciales. Il y a toujours cet enjeu de création de catégorie afin d’adresser le marché et de faire des ventes. La première partie de l’année, nous nous concentrons sur les messages fondamentaux qui porteront leurs fruits lorsque les ménages entreront dans une logique d’équipement comme lors de la rentrée des classes.
Avec le développement des problématiques RSE et l’inflation, avez-vous des demandes provenant du B2B ?
Depuis deux ans, nous avons une équipe dédiée : Back Market for Business. Ils opèrent dans une logique grand compte. C’est un segment porteur en taille de marché. Les entreprises sont dans des logiques de coûts et d’impact. Beaucoup ont réalisé qu’il n’est pas nécessaire d’acheter des écrans flambants neufs.
Propos recueillis par Adrien Ares