Société de dimension internationale, Arcadis est un des leaders mondiaux du conseil et de l’ingénierie durable pour l’environnement naturel et construit. Nicolas Boffi y officie en tant que city executive, chargé de la métropole parisienne.
Pouvez-vous nous présenter votre poste ?
Un quart de notre activité mondiale se concentre dans 15 métropoles comme Paris, Londres, Hong Kong, Sydney ou Los Angeles. Il y a une dizaine d’années nous avons fait le choix unique d’avoir une vision métropolisée de l’organisation de notre business. Mon poste vise à développer en priorité tous nos clients sur le territoire de la métropole du Grand Paris. Dans chaque métropole, nos sujets sont le développement durable, la transition énergétique, le monde du travail et l’immobilier post Covid ou encore la révolution des mobilités.
Cela fait partie de vos enjeux ?
En 2025, la décarbonation sera le sujet numéro 1 chez tous nos clients publics et privés. C’est même une condition à l’investissement. Il y a également la révolution du télétravail et les crises successives économiques et énergétiques. Que faire des actifs délaissés notamment en banlieue où l’attractivité des bureaux a diminué ? Comment contribuer à résoudre la crise du logement en transformant l’existant plutôt que construire des logements neufs ? Enfin, le grand sujet, c’est aussi les data centers qui cristallisent de nombreuses problématiques : augmentation des besoins en calcul et stockage de données, transition énergétique, intégration harmonieuse dans la ville. Arcadis tient un rôle de conseil auprès des opérateurs comme des collectivités.
Qui sont vos clients ?
Il y a deux facettes : public et privé. Nos clients publics sont la ville de Paris, la Société du Grand Paris, la SNCF, Aéroports de Paris, des aménageurs locaux. Nos clients privés regroupent l’immobilier tertiaire, le secteur des data centers, le monde de l’industrie et de la transition énergétique. Nous accompagnons aussi des entreprises de travaux ou promoteurs dans le cadre de l’aménagement du territoire. En 2024, nous avons notamment participé à la livraison du pont de la Salpêtrière, du réaménagement de la Porte de la Chapelle, de la gare de Nanterre-La Folie et de plusieurs data centers hyperscale en Ile-de-France, tout en conseillant la société de livraison d’ouvrages olympiques sur les préparatifs des Jeux olympiques et désormais sur la phase héritage.
Quelles sont les dimensions marketing et commerciales de votre poste ?
L’entente entre la direction commerciale et marketing est essentielle pour développer des campagnes efficaces. D’ailleurs, nos actions marketing ne visent pas seulement à promouvoir un type de service en particulier mais davantage à adresser les grandes problématiques de nos clients, comme la décarbonation. Pour cela, nous privilégions le « thought leadership » qui consiste à partager notre vision et nos connaissances des différents secteurs de marché que nous servons, mais aussi les meilleures pratiques mondiales pour un urbanisme plus durable. Notre force réside dans la compréhension des enjeux de nos clients et notre capacité à les accompagner à toutes les étapes de leurs projets.
Il en est de même pour vos pairs d’autres métropoles ?
D’une certaine manière, notre stratégie commerciale coïncide avec notre réseau mondial. Nous faisons de la création en miroir chez nos clients. C’est l’histoire de l’urbanisme : regarder ce qu’il se fait de mieux ailleurs et copier. Il y a un apprentissage de ville en ville. Par exemple, Singapour et Hong Kong sont précurseurs sur la construction modulaire hors site, les Pays-Bas sont une source d’inspiration pour les mobilités actives, tandis que les Etats-Unis ont dix ans d’avance au niveau du télétravail et de la gestion de la crise immobilière des bureaux.
L’IA ou la data s’incorporent dans vos activités ?
La construction est l’un des derniers marchés peu digitalisés avec l’agriculture et la pêche. Si le secteur a toujours été en retard, Arcadis est précurseur dans la digitalisation et désormais dans l’intégration de l’IA dans les prises de décision. La construction et l’urbanisme sont des métiers de sociabilité et de temps long. Il y aura toujours besoin d’un contact humain fort notamment dans le partage de décisions.
Propos recueillis par Adrien Ares