Société française, Dataiku a développé la plateforme universelle d’IA permettant aux entreprises de se doter d’outils pour construire de l’IA digne de la Silicon Valley. Amaury Delplancq, VP EMEA de Dataiku, est à la tête d’un écosystème de 150 personnes.
Quels sont vos enjeux ?
Il y a deux grands enjeux. Le premier est de partir à la conquête de nouveaux ‘logos’ à travers le monde. 70% du Cac 40 est client, il nous reste 30% à aller chercher. Il faut poursuivre l’acquisition de nouveaux clients en sachant que l’on adresse principalement les grandes organisations. Second challenge : continuer de générer un maximum de croissance sur nos comptes stratégiques. Nous allons délivrer de plus en plus de valeur client autour de l’IA générative ou des fonctionnalités de gouvernance.
Quelles sont vos perspectives pour 2025 ?
Dans un monde de l’IA en pleine effervescence, il faut s’associer aux bons partenaires pour consolider la position de Dataiku sur le marché tout en renforçant nos liens avec Accenture, Capgemini, Deloitte ou côté techno AWS, Google Cloud, Databricks et Snowflake. Dataiku prend tout son sens lorsqu’il est connecté à différentes solutions pour stocker ou faire des calculs. L’interdépendance est un des principaux enjeux des partenariats.
Il y a des spécificités dans votre secteur ?
Il existe une profusion de solutions. Cette révolution permanente constitue aussi un fort potentiel d’opportunités car nous sommes une solution agnostique. Dataiku est une base solide d’évolution technologique sans révolutionner l’ensemble des manières de travailler. Avec les entreprises, il y a de plus en plus de discussions pour garder le génie dans la boîte. Autres écueils de l’IA : veiller aux usages, éviter les biais ou que les modèles partent dans des directions trop sensibles.
L’IA est une révolution ou une bulle ?
C’est une révolution. Le point commun de toute révolution, c’est qu’on surestime les bouleversements à court terme et on les sous-estime à long terme. Au quotidien, nos clients ne sont pas en train de remplacer leurs forces de travail par un modèle d’IA. Et puis comme je l’ai évoqué, une myriade de sociétés est en train de se créer amenant de facto une consolidation du marché.
Donc Dataiku se positionne entre évangélisation et effet de mode ?
C’est exactement ça. Nous nous servons de l’énergie du buzz pour construire des choses concrètes. Il ne faut pas faire de l’IA pour faire de l’IA. Concrètement, l’IA nous a permis d’améliorer les paramètres d’une chaîne de production chez Michelin pour générer de l’efficacité opérationnelle. Autre exemple : Dataiku favorise le traitement de données à haute intensité chez BNP Paribas pour une prise de décision rapide et plus de solidité bancaire en cas de stress test.
Comment se matérialise votre action commerciale ?
Nous nous adressons à des populations différentes : aux experts métiers et aux directions générales. Le commercial en IA est capable de faire le grand écart entre les sujets techniques et business. Nous misons sur la vente conseil : réussir à parler le même langage que le client tout en faisant prendre conscience des bénéfices générés par Dataiku.
Propos recueillis par Adrien Ares