David Bouniol a fondé Gextra.net en juillet 2015 et lancé sa solution RH de reconnaissance faciale : Gextra Time. Anticipant la mutation du marché de l’emploi, il veut créer au travers de sa société un lien nouveau entre l’entreprise et ses employés.
NN : Que propose Gextra.net ?
DB : Nous commercialisons une solution, baptisée Gextra Time, permettant aux entreprises de gérer le temps de travail de leurs employés. Via une application sur IPad, les salariés signalent leurs arrivées et départs par le biais d’un système de reconnaissance faciale. Mais ce service ne se limite pas à la gestion du temps de travail, il sert également à partager de l’information : sur les congés payés, la présence des salariés sur le lieu de travail à l’heure du déjeuner, mais aussi de l’employeur vers le travailleur, avec des rappels sur les formations, l’envoi de questionnaire, etc… Pour les RH, il peut servir à la gestion des plannings et de toutes informations administratives relatives aux salariés. Notre solution permet de fluidifier l’ensemble du processus RH au sein d’une entreprise, en se débarrassant des pointeuses et des badges pour une solution digitale.
NN : Le marché français est-il prêt pour ce type de solution ?
DB : Je le pense car cela fait gagner du temps à tout le monde. Par ailleurs, la photo n’est pas quelque chose d’intrusif, notre visage nous le partageons déjà avec tout le monde. Mais c’est vrai que nous rencontrons des obstacles réglementaires. Actuellement la CNIL met des freins sur l’utilisation de la biométrie dans le contrôle du temps de travail. Mais c’est quelque chose qui est amené à évoluer, l’usage est toujours en avance sur la réglementation. En attendant nous arrivons à trouver des clients en utilisant uniquement la photographie, mais nous aurons un temps d’avance quand la CNIL aura autorisé la biométrie.
NN : Comment vous est venue l’idée de créer cette société ?
DB : J’ai travaillé pour différentes start-up dans le domaine des ressources humaines et j’ai constaté qu’il y avait de nouveaux besoin liés à la mutation du monde du travail. Notre solution permet de préparer le terrain aux futures évolutions de la société, avec des entreprises qui font de plus en plus souvent appel à des travailleurs indépendants et des auto-entrepreneurs. C’est déjà le cas dans l’informatique, où l’on recrute beaucoup de développeurs free lance, mais aussi dans le graphisme, dans la santé et désormais dans la restauration. C’est un phénomène mondial : l’an dernier aux Etats-Unis, 50% des personnes qui travaillaient l’on fait sous un régime d’auto-entrepreneur ou de travailleur indépendant.
De nouvelles façons de travailler émergent et il faut donc des outils pour aider les entreprises à gérer différemment leurs ressources humaines en s’adaptant à ces nouveaux usages. Les sites d’annonces d’emplois classiques laissent la place à des plateformes dédiées, ciblées, qui se transforment peu à peu en applications BtoB.
C’est ce que nous souhaitons devenir à terme, une plateforme collaborative, entre l’entreprise et ses salariés, qui permet de s’adapter aux évolutions en matière de ressources humaines. Car la relation classique employeur / salarié tend à disparaître et il va falloir créer un lien nouveau entre l’entreprise et ses travailleurs.
NN : Cela suppose également une évolution des profils RH ?
DB : Naturellement Il faudra que les responsables ressources humaines sachent manier les outils numériques. Qu’ils soient à l’aise avec les plateformes internet, les applications mobiles, capable de les trouver et de les utiliser intelligemment. Désormais il va falloir connaitre l’ensemble des outils disponibles pour savoir où trouver les gens que l’on souhaite recruter.
NN : Quel est le plan de développement de Gextra.net ?
DB : Pour l’instant nous nous concentrons sur Gextra Time que nous essayons d’améliorer en permanence en fonction des retours utilisateurs. Nous le voyons comme un outil très flexible, capable de s’adapter aux demandes des entreprises et ‘évoluer en fonction de la législation par exemple.
Nous nous rapprochons également d’autres entreprises, à la fois via des concours, des accélérateurs ou des partenariats spécifiques, pour améliorer notre développement commercial. C’est notre problématique du moment.
Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr