Les robots cliqueurs ont un impact sur les performances emailing. Ils peuvent donner l’illusion d’une campagne réussie. Alors, comment fiabiliser les taux d’ouverture et de clics ?
« En matière de statistiques emailing, il ne faut pas s’attendre à une fiabilité absolue », pose d’emblée Jonathan Loriaux, CEO et fondateur de Badsender. Les voies des boîtes mails peuvent s’avérer impénétrables. La raison ? Le besoin d’assurer la sécurité des destinataires de messages face aux menaces et aux sur-sollicitations. Avant d’atterrir dans nos boîtes de réception, les mails doivent montrer patte blanche. Il existe deux filtres : antispam et d’analyse de contenus. Intéressons-nous au second…
Mode d’emploi de la détection des robots cliqueurs
Pour analyser les messages au niveau du serveur, un robot cliqueur se charge d’ouvrir les liens présents. C’est un outil de cybersécurité afin de contrer les virus, le phishing, les fausses pages de destination et autres techniques de hacking. Or, en cliquant sur les liens, l’analyse de sécurité peut venir fausser les résultats de performance d’une campagne. Dans ce cas, comment déterminer qui du robot ou du destinataire a ouvert le message ? Cette problématique est d’autant plus forte en B2B qu’en B2C puisque les cibles sont plus restreintes. L’incidence des ouvertures artificielles sur les statistiques est donc plus forte.
Il existe plusieurs tactiques afin de détecter les robots cliqueurs. Le premier signal, c’est un délai extrêmement rapproché entre la réception du message et son ouverture : « En général, nous ne nous précipitons pas pour cliquer sur nos mails dès qu’ils nous parviennent. Nous avons des réunions, une présentation à terminer… », précise Jonathan Loriaux. Autre indice important : un comportement de machine. En effet, il y a fort à parier que nous avons plutôt affaire à un robot cliqueur lorsque l’ensemble des liens d’un même message ont été ouverts en même temps ou presque. « En plus, les robots cliquent dans l’ordre du code. Un humain ne ferait jamais ça. En règle générale nous cliquons sur le plus gros bouton ! », renchérit le CEO de Badsender.
Quelle stratégie anti filtres/robots chez Nomination ?
Autre possibilité : piéger les machines afin de débusquer les faux positifs. Dans cette perspective, l’idée est de travailler le code mail afin de placer des liens invisibles à l’œil nu. Sur les recommandations de Badsender, Nomination a mis en place une stratégie anti-filtres/robots. Par exemple, en mettant dans les envois un pixel transparent englobant un clic sur lequel iront se ruer les robots cliqueurs. Un bon moyen pour écarter certaines interactions purement machinales au moment de faire le bilan d’une campagne.
Fort de son expérience en matière d’emailing, Nomination a décidé, en cas de doute, d’écarter les robots cliqueurs potentiels dans la consolidation des statistiques : « Il s’agit d’un vrai parti pris. Nous ne cherchons pas à grossir les chiffres mais à fournir les restitutions d’ouverture et de clics les plus proches de la réalité », explique Marianne Fournioux, product manager chez Nomination. Un choix vers moins de surperformance pour que le marketing puisse réellement approcher les résultats réels et optimiser les campagnes suivantes. De la sobriété statistique qui tend vers la croissance business.