Depuis décembre 2014, Emmanuel Cordonnier est le directeur e-santé de B-Com. Un nouveau moyen pour lui de mettre au service d’un secteur prometteur, sa connaissance et sa passion de l’imagerie. L’objectif, transférer aux PME les technologies qui leur permettront de façonner la médecine de demain.
Emmanuel Cordonnier travaille l’image de l’e-santé
Emmanuel Cordonnier a désormais la charge du domaine de l’e-santé au sein de l’Institut régional de technologies B-Com, issu du pôle de compétitivité Images et Réseaux. Une suite logique dans la carrière de ce chercheur/entrepreneur qui a d’abord intégré l’écosystème B-Com à travers Etiam, PME de 50 personnes spécialisée dans la télémédecine, qu’il a cofondée en 1997 avant de la vendre et d’en devenir directeur Etats-Unis puis directeur technique. « Ce nouveau poste, c’est autant une nouvelle aventure qu’un prolongement. Etiam est impliquée de longue date sur le projet EasyMed qui porte sur l’imagerie médicale distribuée. Je connaissais donc bien le contexte technique de l’Institut. Par contre la nature de mon poste change. Je me retrouve plus en amont dans un rôle de facilitateur d’innovation. J’échange avec l’ensemble des partenaires de B-Com, je touche donc plus de domaines. » Mais si son rôle évolue, il s’articule toujours autour de l’imagerie, thème central de sa carrière. « Je suis arrivé au médical par l’image. J’ai été pendant 10 ans dans une société de services qui s’appelait CESA, rachetée ensuite par Capgemini où j’ai créé en 1983 une activité dans l’imagerie de synthèse. Dans ce cadre, j’ai été invité en 1989 à rejoindre la Faculté de médecine sur un projet d’imagerie médicale, avant de lancer Etiam. B-Com me permet de revenir vers un domaine plus large où l’e-santé est certes l’application privilégiée, mais où les technologies et leurs applications sont beaucoup plus diverses. » Des applications qui influencent chaque étape du processus médical : prévention, diagnostic et traitement, jusqu’à la prise en charge des personnes grâce à la télémédecine. « Ce qui fait le progrès, c’est l’évolution de la pratique. C’est le nouveau geste ou la nouvelle organisation rendus possibles par l’informatique et c’est là-dessus que nous travaillons chez B-Com », détaille Emmanuel Cordonnier. Que ce soit en rendant plus fluide la communication d’images médicales entre les différents professionnels de santé grâce à son projet EasyMed, ou en guidant la main du chirurgien grâce à son système de suivi d’opération chirurgicale Searchtrack, développé dans le cadre du programme Gestchir.
B-Com dessine la médecine du futur
Conçu, comme les 7 autres IRT, comme un accélérateur de développement industriel, B-Com est une fondation de coopération technologique dans laquelle industriels et académiques travaillent ensemble : « pour résumer, une équipe B-Com c’est un chercheur, un représentant d’une entreprise partenaire mis à disposition et un salarié de l’IRT. Cette organisation doit produire un résultat plus rapide et plus performant. Les industriels peuvent exploiter le résultat de leurs recherches et les académiques peuvent valoriser leurs précédents travaux ». B-Com se concentre sur l’innovation et développe des composants qui doivent être intégrés rapidement par des industriels dans le cadre de leurs solutions. « Il faut être capable de travailler par anticipation sur des technologies qui vont répondre aux besoins des entreprises dans 1 ou 2 ans. Nous avons des projets collaboratifs avec des entreprises qui sont les premiers candidats à reprendre ce que l’on développe. Mais comme les résultats nous appartiennent, on peut aller ensuite les proposer à d’autres dans des domaines connexes. » Avec déjà des projets qui aboutissent, notamment les programmes EasyMed et Gestchir : « des technologies sont en cours de transfert. Mais ces projets vont continuer à donner des résultats dans le temps, des thèses sont actuellement menées et ces travaux mettront 1 ou 2 ans avant de porter leurs fruits ». En ce qui concerne le futur proche, Emmanuel Cordonnier détaille les chantiers, en cours et à venir : « on travaille beaucoup sur la notion de recalage, le fait de pouvoir recaler les images les unes par rapport aux autres. Sur le sujet, on pense pouvoir commencer la transmission vers les industriels d’ici 1 ou 2 ans. Nous avons également des projets avec les CHU de Brest et de Rennes qui visent à améliorer la communication d’images en utilisant le cloud et l’Internet des objets. On met également en place des programmes un peu plus expérimentaux mais qui donnent la direction ». Celle de la réalité augmentée notamment, que ce soit grâce au casque, aux lunettes ou à l’écran. Mais aussi de la personnalisation de la médecine, en se servant de l’image et des réseaux pour faciliter au maximum la circulation de l’information. Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr