Afin de répondre à ces questions, Nomination a réalisé une étude sur la parité hommes/femmes dans les entreprises françaises.
Construite à partir de la base Nomination, qui réunit plus de 400 000 profils de cadres et décideurs français depuis plus de 15 ans, cette étude porte sur la plus importante population de cadres et dirigeants jamais observée, offrant des constats inédits et d’une précision incomparable.
Plus qu’un siècle et on pourra enfin parler de parité !
Même si la présence de femme dans les équipes de cadres et de direction progresse ces dernières années, cette évolution reste lente et certains niveaux leur sont encore difficilement accessible. Ainsi, au rythme actuel, la parité au niveau présidence des grandes entreprises ne se fera pas avant 1 siècle !
Au fil des générations, les femmes parviennent malgré tout, à se faire peu à peu une place dans les organigrammes. Elles sont de plus en plus nombreuses à occuper des postes décisionnaires mais ce constat cache de grandes inégalités selon les fonctions et les secteurs d’activité…
2 décideurs sur 3 restent des hommes…
Les données de Nomination démontrent, qu’en 2018, 32,7 % de femmes sont présentes chez les cadres décisionnaires en France sur l’ensemble des trois niveaux définis de N à N -2. Ce chiffre, s’il indique que la parité réelle est encore lointaine, constitue toutefois une progression sensible par rapport à l’année 2010 où l’on n’observait que 24,5 % de femmes à ces postes.
L’étude révèle un net décalage dans la pyramide des âges entre hommes et femmes occupant des postes à responsabilité. En effet, les femmes sont, en moyenne, plus jeunes que les hommes (48 ans contre 51 ans pour les hommes).
Des secteurs encore massivement occupés par des hommes
Le taux de présence des femmes tous niveaux hiérarchiques confondus est en partie lié au secteur d’activité. Si dans la high-tech, on n’observe que 26,8 % de femmes, dans les médias, à l’inverse, ce chiffre atteint 40,3 %. Ces résultats peuvent trouver une double explication : à la fois dans les pratiques managériales historiques de ces différents secteurs mais aussi en fonction des métiers présents dans ces entreprises.
Les femmes cantonnées aux fonctions de gestion, de marketing et de communication ?
La progression observée doit être nuancée. En effet, tous secteurs confondus, les métiers qui voient leurs effectifs se féminiser depuis 2010 sont avant tout des métiers de gestion, à savoir le marketing (51,4%), la direction RH (70.7%) et la communication (69,1%). A l’inverse, les métiers liés à la stratégie, à l’innovation, à l’informatique et la production restent largement masculins.
Plus globalement il apparaît que les métiers les plus féminisés sont les métiers dits de support ou autrement dit les métiers internes à l’entreprise. L’homme se garderait-il les fonctions de « chasse », pour calquer un vieux modèle ?
Une parité hommes/femmes chez les cadres-décideurs en 2037 ?
La présence des femmes dans les structures organisationnelles sur la période 2010-2018 est globalement en progrès… Que ce soit au niveau des secteurs ou des métiers, les taux annuels de progression sont réels et relativement stables. Néanmoins, cela ne permet pas d’imaginer une réelle égalité à court terme. Au rythme actuel, la parité sur les fonctions cadres et directeurs pourrait être atteinte en 2037 ! La présidence des grandes entreprises, elle, attendra 1 siècle.