Agnès Ogier prend ici son premier poste de direction générale, une nouvelle étape dans sa carrière même si durant son passage à la SNCF elle a déjà eu la responsabilité de la ligne business pour Ouigo et iDTGV. « Avec la responsabilité de l’ensemble de l’entreprise, le spectre des responsabilités est plus large, les choix vont des ressources humaines jusqu’aux produits, en passant par la technique ».
Centrale Paris (1990)
• 2010-2014 : SNCF, directeur marketing de la branche SNCF Voyages. • 1992-2010 : SFR, différents postes dans le domaine du marketing, de la tarification, puis directeur de la stratégie et du marketing produit de SFR Business Team (2008). • 1990-1992 : Booz Allen et Hamilton, début de carrière comme consultant.
Aux commandes…
Agnès Ogier prend ici son premier poste de direction générale, une nouvelle étape dans sa carrière même si durant son passage à la SNCF elle a déjà eu la responsabilité de la ligne business pour Ouigo et iDTGV. « Avec la responsabilité de l’ensemble de l’entreprise, le spectre des responsabilités est plus large, les choix vont des ressources humaines jusqu’aux produits, en passant par la technique ». Un poste forcément plus compliqué « mais qui permet d’avoir une cohérence totale dans la stratégie et sa mise en œuvre ». Elle qui dans ses fonctions marketing a parfois dû s’arranger des incohérences de ce qu’elle appelle malicieusement « la matrice », se satisfait d’avoir désormais tous les leviers. Mais si elle est aux commandes, elle préfère relativiser immédiatement en pointant la nécessité de coopérer et d’écouter dans ce type de poste, « un aspect du métier qui me plaît » assure-t-elle. Aux commandes, elle le sera encore plus le 31 mars prochain quand Thalys accèdera au statut d’entreprise ferroviaire, prenant son indépendance par rapport à ses actionnaires historiques : la SNCF et la SNCB (Belgique). « On deviendra une vraie entreprise avec un chiffre d’affaires propre, des moyens, des budgets à piloter et à mettre en adéquation avec notre vision stratégique. On va pouvoir choisir notre politique de ressources humaines, notamment sur la formation, c’est loin d’être anecdotique, là aussi c’est un reflet de la stratégie ».
Transformation…
Cette transformation de Thalys sera d’abord une réunion de tous les personnels de l’entreprise sous une seule bannière, « là où on empruntait les salariés de nos actionnaires pour partie de leur temps, ils nous seront désormais dédiés, ils feront partie de la famille. Ce sont des gens qui ont choisi de rejoindre cette aventure et on va donc pouvoir développer l’esprit d’entreprise avec ces nouvelles équipes. » Quant à savoir ce qu’ils pensent de cette transformation, Agnès Ogier assure que la transition se passe sans heurt : « c’est une belle aventure, ils sont du métier, ils comprennent donc ce que ça implique, ce que ça va apporter et jusqu’où on veut aller. La stratégie est facilement lisible, elle est porteuse d’une belle ambition et ça c’est assez facile à partager. » Si ce projet est enthousiasmant, elle souligne également la difficulté de mener à bien une telle transformation tout en assurant les missions habituelles de l’entreprise. « D’une part il y a un projet de transformation avec des étapes qui sont à la fois juridique, financière contractuelle, RH et à côté de ça la vie continue, on a des clients, des trains qui roulent, du business à faire, une régularité a tenir » résume-t-elle. Cependant la transformation ne se limitera pas au nouveau statut de l’entreprise et c’est bien ce qui a séduit cette ancienne de SFR. « J’ai besoin d’être dans une structure qui évolue et l’aspect innovation du poste est très important pour moi. Aujourd’hui la digitalisation, la dématérialisation donnent des opportunités d’innovation assez phénoménales, de contact direct avec le client mais aussi de développement d’outil, dans le domaine de l’information voyageur par exemple. Agnès Ogier est bien consciente que lorsque les capacités d’innovation augmentent, l’attente client fait de même, « il y a une parallélisation du possible et de l’attendu ».
Mobilité…
Cette capacité à innover sera aussi indispensable à Thalys pour faire face à la concurrence, d’ici peu sur le secteur ferroviaire et dès maintenant sur l’intermodale. « II y a la concurrence aérienne évidemment sur les destinations longues, avec l’émergence des low cost mais également le covoiturage. Il y a de nouveaux modes de consommation à prendre en compte. » L’économie circulaire particulièrement dynamique en France n’est pourtant pas uniquement une source d’inquiétude. « Quand il y a un nouveau produit ça n’est pas que de la cannibalisation, c’est aussi du développement et cela peut très bien être une opportunité pour nous, car ces nouvelles pratiques placent la mobilité au cœur de la vie des gens, cela devient une forme d’exigence pour eux».