Désormais, Guillaume Deleau est à la tête de Sofinor, fabricant d’équipements et mobiliers en inox. Il nous explique comment une PME française réussit à rester inoxydable grâce à l’innovation. Au menu : made in France, exportation, maintien de l’emploi et robotisation…
Pouvez-vous nous présenter le groupe Sofinor ainsi que ses marques ? Chez Sofinor, notre métier est de transformer l’inox. Nous produisons des équipements en inox via nos trois marques : Sofinor pour les métiers de bouche (mobiliers de grandes cuisines, meubles de rangement, plans de travail…), Inotech propose des rôtissoires destinées aux professionnels et Arcania couvre le marché hospitalier et de l’hygiène. Dans ce domaine, notre produit phare est le lave-bassin.
« Le robot ne tue pas l’emploi, il le préserve » Quelle place tient l’innovation dans votre entreprise ? C’est un aspect important. Nous proposons des produits innovants et à valeur ajoutée pour se différencier. Par exemple, l’électronique permet une meilleure gestion du parc de machines, ainsi qu’un bon suivi pour l’entretien et la maintenance. Notre manière de produire est également moderne. Nous sommes équipés de machines performantes : robots, découpes laser, machines de pliage… Nos machines nous permettent de rester compétitif.
Vous avez l’ambition de concilier Made in France, maintien de l’emploi et exportation. Est-ce encore faisable à l’heure de la mondialisation ? Nous avons la capacité d’optimiser les coûts de production grâce à nos outils performants et modernes. Si nous n’avions pas de robots, nous aurions délocalisé toute la production. Le personnel que nous entendons maintenir en France pilote nos machines. Beaucoup d’opérations sur nos produits sont encore réalisées par nos équipes. Nous avons réussi à établir une cohabitation entre humains et robots. Cela va à contre-courant de ce que l’on peut entendre aujourd’hui, mais le robot ne tue pas l’emploi, il le préserve.
« Le made in France est un atout mais il ne suffit pas de s’en réclamer » Quasiment 30% de votre production part à l’export dans plus de 90 pays. Comment expliquez-vous cette réussite ? Nous avons une équipe commerciale dédiée à l’international avec de bons relais à l’étranger. L’export nécessite du temps et de l’investissement. Avant de se lancer, il faut déjà avoir une bonne structure en France, ainsi que des produits qui se différencient. Nous participons également à de nombreux salons sur nos secteurs d’activité (grande cuisine, monde de la santé et de l’hygiène). C’est un excellent moyen pour se faire connaître à l’étranger, établir des contacts, et initier des relations. Contrairement à ce que l’on peut penser, même à l’heure du numérique et des réseaux sociaux, les salons restent très utiles pour l’export.
Le made in France est-il un plus pour l’export ? Oui, c’est un plus, car nous évoluons sur des marchés où le made in France a encore un sens. C’est le cas des métiers de bouche où nous sommes encore référents. Aujourd’hui, nous sommes les seuls à commercialiser un lave-bassin 100% français du bureau d’études jusqu’à l’expédition du produit. Donc pour nous, le made in France est un atout, mais il ne suffit pas de s’en réclamer, dans un marché mondial impitoyable. Nous avons l’impératif de proposer des produits innovants et de qualité, avec une vraie identité.
Avez-vous une devise que vous appliquez à votre vie professionnelle ? J’ai deux leitmotivs : mettre le client au cœur de nos préoccupations, et positionner l’innovation partout dans l’entreprise. L’innovation permet de se développer, de prendre des parts de marché. C’est le principal moteur. Je mets un point d’honneur à ce que l’innovation se diffuse dans l’ensemble de l’entreprise. Propos recueillis par Adrien Ares
aares@nomination.fr