Guillaume Mazain est, depuis septembre 2015, le nouveau country manager France de Videology. Avec pour mission de faire grandir, sur le territoire français, cette société américaine située au croisement des grandes tendances publicitaires du moment ; entre programmatique, vidéo et open data.
NN : Comment est né votre intérêt pour Videology ? GM : Au départ je viens du monde de la télévision. J’ai commencé ma carrière chez TF1 comme chargé d’études marketing. Mes missions étaient de mesurer les audiences et d’optimiser la grille des programmes. J’ai évolué dans chacun de mes jobs : chaîne de télévision, agence média et régie publicitaire, entre la TV et le monde du digital. Au moment d’intégrer Videology, il y a deux ans, ce qui m’a intéressé, c’est que tout à coup les algorithmes, la data et l’automatisation permettaient de rapprocher ces éléments : la vidéo, le digital et la télévision. Il me semblait important de pouvoir m’adresser à l’ensemble des acteurs, de faire le pont entre ces deux mondes en comprenant leur logique, notamment en matière de communication. NN : Pouvez-vous nous détailler le « modèle » de Videology ? GM : Videology est une start-up américaine qui existe depuis six ans. Elle propose une plateforme vidéo programmatique multi-écrans qui positionne son approche de la vidéo online sur les bases de l’achat TV. Elle permet aux annonceurs de planifier leurs achats publicitaires et de mesurer l’efficacité de leurs campagnes vidéo. La plateforme a son propre algorithme dont nous sommes propriétaire. La distinction entre nous et nos concurrents : notre capacité à prendre les meilleures décisions pour une impressions publicitaire visible, exposée, le tout dans un environnement sécurisé et contrôlé. Notre objectif est de toucher la bonne personne, au bon moment et sur le bon support. Pour arriver à ce résultat, c’est un flot d’informations qu’il faut canaliser et exploiter pour pouvoir choisir quelle impression doit aller sur quelle campagne. Ensuite ce que permet Videology, c’est le contrôle et la mesure. Notre credo : la plateforme est celle du client. Il maîtrise l’opération de ses campagnes sur notre plateforme du début à la fin. Il est informé en permanence et il peut orienter sa stratégie d’achat en fonction des résultats. NN : D’où viennent les informations traitées sur la plateforme Videology ? GM : Les informations viennent de partenaires externes, des visiteurs de la plateforme et de nos propres campagnes. Il faut savoir que la plateforme Videology est une technologie indépendante qui fonctionne sur un système ouvert et permet une transparence totale dans la gestion des campagnes. Le but pour nous est d’obtenir un maximum de données. Nous sommes agnostiques sur la provenance de la data, l’important c’est de pouvoir créer une convergence, de casser les silos. C’est de cette façon que nous faisons le choix le plus fin pour nos clients et que nous leur permettons le meilleur retour sur investissements possible. NN : Quels sont vos objectifs en tant que nouveau Country Manager France de Videology ? GM : Mon premier objectif est de continuer à évangéliser le marché français sur ce qu’est la programmatique. Le deuxième c’est évidemment de faire grandir la société, en terme de chiffre d’affaires bien sur, mais aussi en développant le réseau de Videology en France. Je dois également m’assurer que la vision stratégique du siège soit bien appliquée sur notre territoire tout en l’adaptant au modèle français. Pour cela je suis en lien permanent avec les Etats-Unis, particulièrement avec l’équipe produits et le marketing. Je fais remonter mes besoins, mes attentes, eux m’informent de l’évolution de la plateforme. Il y a également beaucoup d’échanges avec le siège de Videology Europe, à Londres, ou je passe deux, trois jours toutes les deux semaines. NN : Videology se situe au croisement de deux tendances fortes : la programmatique et la vidéo. Comment les voyez-vous évoluer dans les années à venir ? GM : Le marché de la programmatique est un marché qui va énormément se développer et devrait représenter 358 M€ en 2020 selon l’IHS. Pour l’instant il est très atomisé, d’où l’importance d’aller voir les annonceurs et tous les acteurs pour expliquer et qui fait quoi et comment. C’est un moment clé, car la programmatique est amenée à devenir la norme d’ici peu de temps. Pour ce qui est de la vidéo, le volume de production va continuer à croître. Beaucoup d’acteurs se sont mis, au delà des chaînes de télé, à créer du contenu. Tous les titres de presse traditionnels qui étaient initialement orientés vers le rédactionnel ont eux aussi essayé de créer de la valeur à travers le contenu vidéo. C’est un phénomène qui va continuer à se développer et la différence va se faire sur la qualité de ce contenu et sa capacité à toucher les bonnes personnes. Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr