Avec 90.000 employés et 4.000 clients dans 60 pays, Kyndryl (ex IBM GTS) est l’un des plus grands fournisseurs de services d’infrastructures informatiques au monde. Hervé Payan dirige la Kyndryl Academy en France pour développer les compétences et agir sur la rétention des talents.
Pouvez-vous nous présenter la Kyndryl Academy ?
Notre mission est de s’assurer que nos collaborateurs disposent des bonnes connaissances. En externe, ce qui est une spécificité française, nous accompagnons nos clients dans leurs efforts de transformation par la montée en compétence de leurs équipes. La dimension de la formation technologique est cruciale. Ainsi, nous avons délivré 70.000 heures de formations à 1.200 personnes en France ce qui représente 55 heures par collaborateur en moyenne. Un investissement significatif.
Quel est le constat de départ ?
Le challenge majeur de la formation reste la montée en compétence des équipes. La révolution du cloud, l’émergence de l’IA et l’intensification de l’automatisation offrent des gains de productivité. Par exemple, le passage d’un serveur physique à virtuel divise par 10 la complexité. Nous accompagnons la mutation des compétences. La conversion passe par un redéploiement et le développement de métiers tels qu’ingénieur devOps, data architect, product owner.
Que retrouve-t-on dans vos formations ?
Notre catalogue de formations est étoffé. Nous proposons des certifications sur des technologies, le cloud mais aussi au niveau de la méthodologie : ITIL, agile, DevOps… Le marché de la formation est saturé. La Kyndryl Academy se différencie avec de la formation sur-mesure à partir d’infrastructures existantes en mode coaching opérationnel. Nous co-créons avec nos clients des cas concrets. Nous ne sommes pas dans la théorie ou l’académique.
Cela est aussi ouvert aux clients de Kyndryl ?
Oui car toutes les évolutions impactent nos clients. La mise en œuvre de technologies ne signifie pas l’adoption malgré les investissements consentis. Nous aidons les équipes de nos clients à acquérir les nouvelles pratiques et atteindre de nouveaux modèles organisationnels.
Qu’en est-il des soft skills ?
L’évolution des rôles demande une mutation des compétences, de l’état d’esprit et des comportements. Avant, le domaine informatique était un métier technique protégé des interactions. Aujourd’hui, il faut savoir être agile, travailler en équipe, gérer les process, les demandes des clients, les sprints. Nous assistons à un changement radical dans les modes de fonctionnement. L’acquisition de compétences comportementales est donc primordiale.
La formation joue sur la rétention ?
En raison de l’accélération des mutations technologiques, les individus vont changer plusieurs fois de métiers durant leurs carrières. Ils doivent se former en permanence pour demeurer performant. La capacité d’une entreprise à faire évoluer les compétences grâce à la formation compte aux yeux d’un talent. Je pense que les collaborateurs adhèrent au projet de l’entreprise quand ils sentent que l’employeur est prêt à investir dans la montée en compétence. La formation apporte de la continuité aux parcours.
Propos recueillis par Adrien Ares