Depuis novembre dernier, Jacques Burille est directeur général de France Thermes et directeur général de b’o Resort. Partageant son temps entre l’Orne et l’Auvergne, il évoque son secteur et les ambitions de France Thermes pour les années à venir.
L’activité cure thermale est en croissance. Est-ce que vous attirez beaucoup de cadres en quête de repos ? Jacques Burille : Il est vrai que l’activité thermale médicalisée en France connait une progression moyenne de 3% depuis 5 ans. Elle est d’abord destinée à soigner des pathologies chroniques comme la rhumatologie et la phlébologie, grâce aux bienfaits de l’eau thermale naturelle, véritable « médicament ». L’âge moyen de nos curistes est de 66 ans. Grâce à notre savoir-faire issu du thermalisme, nous attirons également une seconde clientèle, que nous continuons de développer. Composée de familles, cadres et CSP+, elle vient se détendre et se ressourcer. Nous proposons des soins spa thermaux adaptés à cette clientèle plus jeune ayant un rythme de vie différent. En effet, un curiste médicalisé bénéficie de 3 semaines de soins thermaux alors qu’un cadre actif consacre plutôt 3 à 6 jours à son séjour détente. Désormais, nous avons la possibilité d’accueillir des familles et d’être ainsi transgénérationnel.
Proposez-vous une offre dédiée au monde professionnel ? JB : C’est déjà le cas notamment par le biais des comités d’entreprises. Nous avons des offres dédiées au monde professionnel pour des pauses de quelques jours ou des séminaires alliant moments de détente et séances de travail. Ce type d’offre se développe d’ailleurs à b’o Resort auprès d’une clientèle parisienne et régionale.
Chez France Thermes, comment vous êtes-vous adapté face au boom des spas ? JB : Dans un contexte concurrentiel, nous avons une offre Resort incluant un spa de destination. Nous proposons des soins de détente et de bien-être spécifiques, grâce aux bienfaits de l’eau thermale et de notre expertise de soins. Par exemple, un soin d’hydrothérapie est d’autant plus efficace qu’il est fait avec une eau minérale naturelle, ayant des propriétés thérapeutiques reconnues. De plus, nous permettons aux clients de s’évader de leur quotidien et de s’offrir une pause.
En ce moment, vous investissez dans un établissement en Auvergne avec le soutien de la Caisse des dépôts. Pouvez-vous nous en dire plus ? JB : Effectivement, nous investissons dans un nouveau resort, comprenant un établissement et un spa thermal, une résidence de tourisme et une résidence sénior autonome. Il devrait ouvrir ses portes en 2019. Parallèlement, nous avons repris l’exploitation au 1er janvier des thermes actuels de Châtel-Guyon où nous continuerons à accueillir les curistes jusqu’à l’ouverture du nouveau resort. Le principe de notre groupe est de valoriser les spécificités thérapeutiques de chaque station. Ainsi, Châtel-Guyon a bâti sa réputation dans les indications digestives. Dans les nouveaux thermes, nous allons développer un centre de recherche dédié au microbiote intestinal qui s’inscrira dans une démarche globale de santé.
Avez-vous une devise que vous appliquez à votre vie professionnelle ? JB : Le thermalisme est un métier de service. Nous sommes au service des clients. C’est notre cœur de métier. C’est quelque chose de très important et de valorisant pour moi. Je tiens à l’éthique du prendre soin et du bien-être qui font partie de notre culture. Propos recueillis par Adrien Ares
aares@nomination.fr