Les jobboards généralistes sont actuellement très nombreux et drainent l’essentiel des offres d’emploi en France. Mais bien que généralistes, la plupart d’entre eux visent des cibles particulières : cadres, régions, Bac+2 minimum ou maximum… Parmi l’ensemble de ces sites, un, en particulier, a attiré notre attention de par son concept et son approche innovante: Meteojob.
Meteojob est une plateforme Internet de recrutement nouvelle génération lancée au printemps 2008 sous l’impulsion de Philippe Deljurie et de Marko Vujasinovic dans un univers où règnent déjà de grands acteurs tels que Monster, Cadremploi, l’Apec, Cadresonline, Keljob ou encore Regionsjob. Cette société encore inconnue il y a quelques mois s’impose comme une alternative forte au recrutement en ligne traditionnel par un matching vraiment efficace entre le poste proposé par l’entreprise et le candidat potentiel. Philippe Deljurie, cofondateur de la start-up parisienne nous en parle.
Le marché des jobboards est ultraconcurrentiel, difficile pour un nouvel entrant de s’imposer. Pourquoi avoir choisi ce créneau ?
A l’origine, nous avons un savoir-faire technologique qui a été développé pour les voyagistes on-line. Nous avons eu l’opportunité de rencontrer des acteurs du monde RH qui avaient besoin de ce savoir-faire et c’est ainsi que l’aventure Meteojob est née. Avec Meteojob, nous avons voulu changer totalement le modèle des jobboards traditionnels et créer une nouvelle relation entre les candidats et les entreprises. Lancé en mai 2008, notre site est fort aujourd’hui de près de 20 000 offres d’emploi actives et de plus de 300 000 visiteurs uniques chaque mois ! L’idée principale de ce site est d’envoyer des candidatures qualifiées aux entreprises à la recherche de profils et ce, en s’appuyant sur une technologie de scoring. C’est le pari de Meteojob. En clair, il s’agit de croiser les milliers de profils des offres d’emploi déposées par les entreprises avec ceux des candidats inscrits. Et de fournir à ces derniers une présélection pertinente. Si le candidat peut voir, parmi les milliers d’offres, celles qui sont les plus pertinentes pour son profil, la candidature sera d’autant plus qualifiée.
Tout le monde met en avant l’adéquation profil-poste. Quelle méthode spécifique utilisez-vous pour vous différencier?
Meteojob est davantage un site de rencontres d’offres et de demandes qu’un site de recrutement en ligne. Le site s’articule autour de notre plateforme de scoring, sur laquelle nous n’avons clairement pas de concurrents et qui fonctionne à l’image des voyagistes en ligne. Ce système permet de rapprocher les profils correspondants aux offres déposées par les entreprises des profils renseignés par les candidats. Nous fournissons en quelque sorte aux candidats un outil, un module d’aide à la décision, qui leur fournit des offres, dont certaines auxquelles ils n’auraient pas nécessairement pensé. Nous n’avons pas vocation à remplacer la phase d’analyse du candidat mais nous lui suggérons une présélection pertinente. Afin d’aider le candidat à mieux s’orienter, nous avons également développé des rubriques portant sur la météo de l’emploi à court, moyen, et long terme. Tous les développements que nous réalisons ont pour vocation de répondre au principal objectif qui est de générer des candidatures qualifiées.
Mais concrètement, comment ça marche ?
Sur un site de recrutement en ligne conventionnel, la probabilité de trouver une offre adéquate à partir d’un mot-clé est faible. Sur Meteojob, des algorithmes travaillent en permanence et mesurent une distance entre un profil et un poste. C’est-à-dire que le profil d’un candidat qui vient d’être enregistré est ensuite « scoré » par le système. Une dizaine de paramètres sont pris en compte (niveau de diplômes, qualification professionnelle, langues parlées, degré de mobilité…). Côté employeurs, les offres sont également profilées. Le système regarde alors le degré de proximité et affiche ensuite les dix ou cinquante offres disponibles en commençant par celles réunissant le plus grand nombre de paramètres concordants. Par exemple, vous pouvez avoir 95% d’affinités avec un poste sur l’ensemble des critères mais, parce qu’il y a une notion de mobilité qui ne vous correspond pas, l’offre ne représente plus aucun intérêt pour vous. Pour affiner le niveau d’affinités, nous avons quatre logos météo qui font office d’indicateurs. Un grand soleil symbolise une offre très proche du profil enregistré. A contrario, un soleil voilé signifiera par exemple un décalage sur le nombre d’années d’expérience demandées. En outre, grâce au référentiel métier dont nous disposons, le système est capable de proposer des passerelles. Les entreprises évoluant sur des marchés de l’emploi souffrant de pénurie peuvent ainsi trouver des candidats potentiellement intéressants, moyennant un cycle court de formation.
De combien de profils disposez-vous ?
Nous avons capté depuis trois mois près de 40 000 nouveaux profils. Notre objectif est d’en rassembler plus de 20 000 nouveaux par mois en 2009.
Qui sont vos clients recruteurs ?
Notre objectif, c’est de permettre à l’ensemble des entreprises, et notamment aux PME et aux TPE, d’accéder facilement à cette ressource, et de permettre aux candidats de dénicher le bon job, celui d’une grande entreprise comme celui d’une PME. C’est la raison pour laquelle nous cherchons à avoir une grande diversité de clients recruteurs. Nos clients sont aujourd’hui aussi bien des entreprises d’intermédiation comme VediorBis, Manpower, Adecco, des grands comptes comme AXA, Orange, Veolia, que des entreprises de plus petite taille comme Telindus, Sigma ou Vacanciel. Nos services s’adressent autant aux grosses qu’aux petites structures. Nous leur offrons en outre, la garantie soleil, à savoir que leurs offres restent publiées tant qu’ils n’ont pas obtenu satisfaction.
Vous comparez deux marchés en ligne, celui du recrutement et celui du tourisme. Pourquoi ?
Nous sommes dans une matière où l’Internet va jouer un rôle majeur : 60% des entreprises utilisent ce canal pour recruter. A l’avenir, la majorité des recrutements sera réalisée en ligne. D’un côté, il y a les entreprises à forte notoriété qui sont submergées de candidatures et, de l’autre, celles moins connues qui ont besoin des mêmes compétences. La problématique étant de faire de l’intermédiation et de permettre que les gens se rencontrent pour travailler ensemble. Les flux doivent être mieux répartis et l’information doit être rendue transparente. Le problème, c’est que lorsqu’un candidat voit une annonce il ne sait pas si celle-ci a un sens pour lui. Il faut décortiquer l’annonce, matcher les pré-requis du recruteur et du candidat. C’est toute cette intelligence que Meteojob va apporter dans l’objectif de générer, côté candidat comme côté recruteur, des candidatures qualifiées.
Les annonces en ligne sont-elles votre unique source de revenus ?
Le site constitue notre premier axe de revenus. Le second est généré par notre plateforme technologique. Elle peut être exploitée dans d’autres contextes, par de grandes entreprises dans le cadre de programmes de reclassement ou pour des intranets de mobilité interne. Aujourd’hui, ces 2 axes assurent chacun 50% de notre chiffre d’affaires.
Comment assurer votre croissance et votre visibilité face aux grands du marché ?
Le secret de Meteojob pour atteindre ses résultats : se faire connaître et reconnaître par les entreprises et donner du sens à son offre originale. Pour réussir, nous misons beaucoup sur la communication externe. Nous avons déjà lancé quelques campagnes de communication opérationnelle efficaces. Meteojob s’est d’ores et déjà imposé comme un acteur reconnu sur le marché du recrutement en ligne. Outre des résultats probants en termes d’annonces de recrutement, le site affiche une belle présence dans les médias avec, à son palmarès, deux passages TV (France 2 et France 5), des passages à la radio (France Bleue, BFM et Le Mouv’, France Info), ainsi que de nombreux articles dans la presse (l’Expansion, Studyrama, Indice RH…). Pour plus d’informations, www.meteojob.fr