René Sentis, président d’EBP, nous parle de l’entreprise qu’il a fondée il y a maintenant plus de 30 ans et qui est devenue le 3éme éditeur de logiciels de gestion sur le marché. L’occasion de revenir avec lui sur le développement de son groupe, ses ambitions sur le segment des PME et la nécessité de s’adapter à des exigences clients toujours plus fortes.
Pouvez-vous nous présenter votre entreprise ?
Nous sommes éditeur de logiciels de gestion depuis 31 ans. Nous proposons des logiciels horizontaux, ce qui recouvre la gestion comptable et financière, la fiscalité, la paie et les ressources humaines, mais également la gestion commerciale et la gestion de stock. C’est notre cœur de métier, sur lequel nous montons en gamme de façon régulière, en nous adressant à des entreprises de plus en plus importantes.
Cette montée en gamme est une nécessité pour EBP ?
C’est un besoin autant qu’une réponse à la demande du marché. Nos clients montent eux-mêmes en gamme et nous les accompagnons dans leur croissance. C’est également une façon de travailler avec des entreprises plus solvables et de faire évoluer notre offre, car elles sont demandeuses de fonctionnalités plus évoluées.
Comment ont évolué les besoins des entreprises depuis 1984 ?
Les besoins de base sont restés les mêmes. Ce sont les contraintes réglementaires et les nouvelles technologies qui ont initié le changement. Elles ont créé des besoins de mobilité, je pense notamment au cloud, avec de nouveaux besoins d’interconnexion et d’interopérabilité.
Comment cela se matérialise-t-il dans votre gamme de produits ?
Notre ligne PME, que nous avons commencé à développer il y a 8 ans, a été enrichie de nombreuses fonctionnalités. Elle permet désormais des extractions, des ajouts de modules, des présentations personnalisées. C’est un produit à la fois basique et ouvert, très souple, adapté aux besoins des utilisateurs.
Aujourd’hui, nous proposons des gammes classique, pro et PME. Cette dernière représente près de 30% de notre chiffre d’affaires. Un chiffre qui était proche de 0, il y a de cela 10 ans.
En quoi est-ce différent de travailler avec des PME ?
Il a fallu s’adapter. Cela c’est fait progressivement. Avec une spécialisation de notre personnel, notamment au niveau commercial, où nous avons maintenant des ingénieurs commerciaux dédiés au monde de la PME. Nos développeurs, eux, sont restés les mêmes, mais les habitudes ont changé. La différence se fait désormais au niveau des fonctionnalités et dans l’expérience client que permet le produit.
C’est donc sur la relation client que le changement est le plus important ?
Oui, sachant que nous passons par plusieurs canaux de distribution : nos distributeurs partenaires, des revendeurs spécialisés mais aussi de grandes enseignes comme la Fnac, par exemple.
Pour nos gammes pro et PME, il y a un paramétrage nécessaire, un effort important d’accompagnement du client à mettre en place avec nos partenaires. C’est un travail plus approfondi, avec une analyse fine des besoins.
Quels sont les projets en cours, les grands axes de développement d’EBP ?
Il nous reste du travail à faire sur le marché des PME. L’objectif est de continuer à monter en gamme. Avec un développement endogène, basé sur le recrutement de nouveaux talents en interne mais également de nouveaux partenaires de qualité.
Comment voyez-vous évoluer le marché du logiciel de gestion dans les années à venir ?
Je pense que nous devrons faire face à une exigence client de plus en plus forte. Il faudra, de plus en plus, entretenir de véritables relations de proximité avec nos utilisateurs.
Nous devons repondre à leur demande de mobilité, avec des solutions hybrides : en mode client/serveur mais avec certaines fonctionnalités déportées vers le cloud. La vraie différence, le défi principal est d’apporter des solutions personnalisées en fonction des demandes spécifiques. Il faut essayer d’être le plus flexible possible et de répondre à chacune des demandes d’entreprises ayant des métiers et donc des besoins différents avec également un travail constant de mise à jour, afin d’accompagner les nouveautés réglementaires.
Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr