WeWork ouvrira au printemps 2017 son premier espace français, rue Lafayette à Paris. Venu bouleverser le marché du coworking, la firme new-yorkaise a choisi Séverin Naudet pour diriger sa filiale française. L’ancien président monde de Socialyse revient pour Nomination sur ce nouveau modèle pour les entreprises.
NN : Qu’est-ce qui vous a séduit dans la perspective de diriger WeWork ? SN : Les créateurs, les entrepreneurs, ceux qui changent le monde aujourd’hui, veulent un environnement de travail différent. Ils partagent des valeurs fortes. Plus qu’un « gagne-pain », ils veulent un style de vie. Quand j’ai visité WeWork, à New-York, j’ai ressenti cette énergie. J’ai su immédiatement que WeWork allait transformer profondément le monde du travail tel que nous le connaissons. C’est pour moi un changement majeur, et j’ai voulu le porter en France. NN : Quelle place prend ce nouveau poste dans votre parcours? SN : Que ce soit à travers la musique en ligne, le partage de vidéo, l’e-gouvernement et l’Open data, les réseaux sociaux ou la publicité « programmatique », depuis mes débuts professionnels, je me suis passionné et engagé sur des sujets qui changent notre économie et notre société en profondeur. Je suis donc dans la continuité de ce que j’ai toujours fait : porter de nouveaux modèles. NN: Quelle est l’offre de WeWork, à qui s’adresse-t-elle ? SN : Wework est une plateforme physique et technologique dédiée aux créateurs et aux entrepreneurs. Ses membres ont accès à une expérience unique, un espace de travail mais surtout une communauté globale d’entrepreneurs, comptant déjà plus de 80 000 membres dans plus de 30 villes, réparties dans 12 pays. Un réseau regroupant des entreprises de toutes tailles : du designer indépendant aux géants comme Deloitte ou Microsoft. WeWork permet aux entreprises de bénéficier de conditions privilégiées pour aider leur croissance, leur productivité et leur rentabilité : accès aux services bancaires facilités, solutions de RH ou de stockage à prix réduits et bien sur divers services quotidiens : cours de yoga, salle de jeux, coiffeur… Nous nous engageons à aider les start-up dans leurs premiers pas puis à accompagner leur croissance. Il ne faut pas que le coût d’un bureau soit un frein à la création et à l’innovation. C’est malheureusement le cas actuellement en Île-de-France où le loyer est le deuxième poste de dépense des entreprises, pour un taux d’occupation des bureaux de 60% seulement. NN : Comment s’organisera WeWork en France, quel sera le profil de vos collaborateurs ? SN : WeWork est une start-up, nous commencerons avec une petite équipe qui grandira avec l’entreprise. Il n’y a pas de profil type de collaborateurs. Nos membres sont des créateurs, des entrepreneurs. WeWork accueille des entreprises de marketing, des architectes, des professionnels de la santé, des services financiers, des juristes… tous ceux qui veulent travailler dans un environnement inspirant, créatif. Nos équipes sont à leur image et doivent favoriser les interactions au sein de la communauté. Nous sommes des entrepreneurs au service d’autres entrepreneurs. NN : Quel potentiel a le marché du coworking en France ? SN : WeWork souhaite s’intégrer à un écosystème ayant déjà une dynamique forte. Paris est à l’avant-garde de la création et de l’innovation. En 2016, les entreprises de la Tech française ont atteint un nouveau record en passant le cap des 1,5 milliard de dollars de financement. WeWork est là pour les aider à réussir. Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr