Meet Me Out mixe site de rencontre et recommandation culturelle. Un concept innovant, à la frontière de deux marchés porteurs, que nous détaille son fondateur et président, Vincent Dupuis.
NN : Comment est né Meet Me Out ?
VD : Tout est parti de mon expérience de trentenaire parisien. Les gens autour de moi se mariaient, travaillaient de plus en plus ou partaient à l’étranger… Je cherchais à rencontrer de nouvelles personnes, or cela s’avérait plus compliqué qu’à l’époque du lycée ou de la fac. J’ai donc réfléchi à un moyen de rencontrer du monde facilement une fois passé ce cap des 30 ans et je me suis dit que la meilleure façon de le faire était de se concentrer sur ce que l’on aimait faire dans la vie, à savoir sortir, aller à des événements culturels, faire du sport… Voir de nouvelles têtes tout en partageant une passion ou un passe-temps.
Les recommandations online étaient nombreuses, mais la plupart du temps sur du virtuel : des films, des jeux vidéos, de la musique…Il y avait moins d’outils pour choisir : le bon théâtre, la bonne expo’, le bon bar, le bon restaurant. Pour atteindre cette cible de parisiens trentenaires voulant rencontrer de nouvelles personnes, je devais être force de proposition sur les lieux de rencontre.
Aujourd’hui le concept de Meet Me Out est de proposer un catalogue de sorties où les gens vont s’inscrire pour le bon plan, mais aussi pour rencontrer des nouvelles personnes. Nous sommes à cheval entre un site de recommandations d’événements et une plateforme de rencontres : un mix entre Time Out, qui vous donne les meilleurs endroits pour sortir et un Meet Up, qui vous permet d’organiser des rencontres dans votre ville.
NN : Quel est le plus important pour vos membres entre la rencontre et les bons plans ?
VD : Quand on leur pose la question, c’est moitié / moitié. Les chiffres que nous avons sont : 40% pour les sorties, 40% pour les rencontres et les 20% restant pour les réductions dont nos membres bénéficient sur les sorties.
Aujourd’hui la plupart de nos activités proviennent des soirées et des afterwork.. Les ateliers et les activités culturelles ne représentent plus que 20% de nos revenus aujourd’hui.
NN : Il y a donc eu un changement de modèle depuis la création de la société ?
VD : Il s’est fait naturellement. Meet Me Out a grandit dans un incubateur de start-up culturelles, Creatis, et à l’origine nous proposions 80% d’activités en lien avec la culture. Aujourd’hui les pourcentages se sont inversés. Le chiffre d’affaires est plus compliqué à faire dans le domaine culturel. D’un côté nous devons vendre des billets à 20 euros pour en toucher 4, de l’autre nous proposons des entrées gratuites en boîte de nuit pour, à l’arrivée, toucher la même somme sur un nombre de personnes bien plus important.
NN : Quel est le parcours client sur Meet Me Out ?
VD : Quand ils s’inscrivent, ils précisent le type d’activité qu’ils aiment faire : soirées, activités culturelles ou sportives. Nous envoyons ensuite chaque semaine, nos recommandations basées sur ces informations. Ils peuvent choisir de se connecter pour aller voir les activités proposées, de recevoir la newsletter ou encore un agenda de sorties personnalisé. Dès qu’ils voient un évènement susceptible de les intéresser, ils n’ont plus qu’à cliquer et à s’inscrire. Si c’est un évènement payant, il est payable directement en ligne sur le site de Meet Me Out et les billets électroniques sont envoyés directement à l’inscription. Ils n’ont plus qu’à le présenter en arrivant à l’évènement où l’un de nos ambassadeurs, avec la liste des participants, les accueille.
Après la soirée les inscrits reçoivent un e-mail leur demandant ce qu’ils ont pensé de la soirée, de l’ambassadeur et du lieu. Ce qui nous permet d’avoir un retour sur leur ressenti.
NN : Comment sont organisées vos équipes ?
VD : Au niveau de l’entreprise, nous sommes huit personnes, six salariés associés et deux stagiaires. Avec, à la fois des responsables partenariats, au profil commercial, qui vont allez négocier avec les gérants des « lieux ». Des communicants qui vont se charger de faire la promotion des évènements sur les réseaux sociaux : Twitter, Facebook…pour mettre en avant le catalogue de sorties. Enfin, une journaliste que j’ai embauché récemment pour apporter du contenu éditorial sur le site en écrivant sur les évènements que nous voulons mettre en avant : les meilleurs bars à Paris, les meilleurs lieux culturels…
NN : Est-il facile de nouer des partenariats avec les lieux que vous recommandez ?
VD : Cela a pris un peu de temps à se mettre en place, car il fallait faire la preuve de l’efficacité du concept et développer notre base. Aujourd’hui nous avons la chance de travailler avec la plupart des grands lieux prestigieux parisiens : Le Kong, Le Buddha Bar, le Wanderlust, le Bus Palladium… Nous avons cette image assez branchée, jeune et dynamique, avec des utilisateurs qui ont entre 27 et 35 ans, plutôt CSP+, que les bars et les clubs cherchent à attirer. Même si ce sont des lieux réputés, qui remplissent à 90%, ils leur manquent ces 10% et c’est pour ça que nous devenons intéressants pour eux. Autre avantage nous faisons venir les gens tôt, nous leur disons : « venez sur liste, gratuitement, mais de 23h30 à 1h du matin ». Cela permet de lancer la soirée et ils nous rémunèrent pour ça.
NN : Quels sont les projets de Meet Me Out, ses axes de développement ?
VD : Nous sommes sur plusieurs projets. Nous développons une appli mobile qui va sortir cet été. Un sujet très important pour nous, car aujourd’hui les 2/3 de nos utilisateurs se connectent via mobile. Ce sera également l’occasion de développer l’aspect matching lors de nos évènements, afin de favoriser les rencontres en soirée.
Nous avons levé 300.000 euros en décembre dernier, sachant que nous avions déjà récolté 300.000 euros sur deux levées précédentes. Nous en sommes déjà à plus de 600.000 euros de capital perçus depuis la création. L’objectif est de lever 2 millions d’euros d’ici 12 à 18 mois. Notamment pour accélérer notre développement géographique, avec un déploiement prévu dans cinq villes françaises cette année, puis sur une dizaine de villes à l’international, dès 2017. Sachant que pour aller dans ces nouvelles villes, il nous faudra au minimum un interlocuteur sur place qui sera là pour développer les partenariats, rencontrer les gérants d’établissements, s’assurer que tout fonctionne bien et que nous sommes en mesure d’accueillir les gens sur place.
Nous allons continuer à travailler sur le site. L’entreprise est jeune et nous apprenons tous les jours sur le parcours utilisateur. Nous allons également embaucher pour soutenir notre croissance, toujours sur ces trois postes décisifs pour nous : contenu, partenariat et communication.
Propos recueillis par David Rozec, drozec@nomination.fr